• Source d'Orgueil 2020

     

     

    Source d'Orgueil

     

    Commune de: Mauroux, LOT 46

    Coordonnées : 1° 02’ 24,87’’ E ; 44° 28’ 26,09’’ N

    Altitude : 77.65m

    Type de sol : Calcaire J7b Tithonien moyen

     

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     Carte géologique, Géoportail.

     

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     Extrait traçages, étude Calligée phase II.

     

     Historique:

       Travaux archéologiques menés par M. Klodzinski dans les années 80. Puis le site aurait été acheté par une association qui effectua de gros travaux de fouille. Le pompage complet de la source a mis à jour un départ entre des blocs rocheux instables. Ces derniers furent maintenus par un étai de maçon lorsque la vasque était vide.
    Sous les blocs un départ en laminoir étroit ? Depuis l'eau a repris ses droits, l'étai de maçon tient toujours les blocs en équilibres au-dessus de l'entrée en laminoir.

     

       L'exploration fut menée début des années 2000 par Laurent LABOUBEE, puis conjointement avec Hubert FOUCART. Ce dernier déroulant 300m de fil à -30m avec arrêt sur autonomie de son mono 18 litres!

       Depuis, Orgueil est resté en sommeil et à l'abandon comme le village attenant.

    Pour en savoir plus, voici le lien vers le site de la Mairie de Mauroux.

    https://www.mauroux46.fr/orgueil

     

    # 08 Mars 2020:  BIJON Yannick, DELPECH Thomas, SOULAYRES Jean-Luc.

      TTP: 00 h 55 min

     

       Cela fait plusieurs années que Jean-Luc me parle de cette résurgence en me racontant qu'il y a 300m d'explorés à -30m, que l'entrée est très dangereuse car des blocs sont retenus par un étai de maçon. Mais qu'il faut y aller voir car c'est assez prometteur car arrêt sur rien. De plus, très proche (800m) de la "super" source de Lenclio qui alimente la région en eau potable.

       Bon faut dire qu'elle ne fait pas rêver cette source car ne coulant que rarement, elle se transforme en cloaque l'été. De plus, les contours de vasque sont très ébouleux et pour finir, l'entrée est bouchée!

       Après 1h50 de route avec Yannick, nous arrivons sur site. Jean-Luc nous amène au bord de la vasque qui est en surverse. L'eau est très laiteuse, mais le site a son charme. Premier travail, monter mon matériel afin de procéder à une plongée de reconnaissance afin de constater si une éventuelle désobstruction est envisageable.

     

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    Vasque d'Orgueil bien laiteuse.

       Une fois prêts, j'attache un fil d'Ariane au gros chêne tombé en travers de la vasque et commence ma descente. Le sol est jonché de débris de bois et de feuilles le tout sur lit d'argile blanche. La visibilité est très vite réduite. A -8m, je suis devant la petite entrée verticale entravée par un bloc rond assez conséquent. Il doit avoisiner les 150kg. Un deuxième le cale juste au dessous. J'ai peur qu'en enlevant le premier, je ne fasse tomber le suivant dans le puits et le bouche pour de bon. Je décide donc de remonter et d'en aviser mes compères.

     

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    Départ de la première reconnaissance.

     

       Je leur décris la situation et propose de Spitter les deux blocs et de les tirer en même temps. Jean-Luc et Yannick vont chercher le matériel de plongée de Yannick ainsi que mon matériel de treuillage. 

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    Retour de la première reconnaissance de l'entrée.

     

       Nous mettons en place le palan à chaines et je pars Spitter les blocs. Une élingue dérivante relie les blocs afin d'équilibrer au plus juste la traction lors de la manœuvre. Je mets en tension la palan, et c'est partit pour le doux ronron des chaines dans le palan. Au bout d'un moment, l'élasticité des cordes est avalée et nous commençons à sentir les efforts sur les blocs.

     

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    Mise en place du palan à chaines avec Yannick.

     

       Ça tire, ça tire et je commence à m'inquiéter sur la faisabilité de la chose. Je décide de stopper et de laisser sous tension. Yannick s'équipe et descend voir de quoi il en retourne sous l'eau. En arrivant au niveau des blocs, il pose la main sur une élingues et flacccc celle-ci disparait à ras de sa tête. En surface, nous savons qu'il s'est passé quelques chose et Jean-Luc commence déjà à me tendre mon matériel pour aller voir car Yannick ne remonte pas.

       Au final, plus de peur que de mal, ouf! Un spit a lâché sous charge et quand je dis lâché, c'est plutôt rompu sous charge, voir la photo.

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    Spit arraché lors du tractage.

       Une fois Yannick remonté de sa plongée pour modification de l'attache de l'élingue, je continue la manœuvre de tractage. Le bloc du haut vient assez facilement, mais commence lui aussi a tirer très fort. Je décide stopper et d'aller voir par moi même. Il est un bon mètre au dessus de sa position d'origine planté dans les sédiments. Je le secoue énergiquement et il monte d'un coup sous l'effet de la libération de la tension. Super, il ne reste plus qu'à sécuriser tout cela.

       Plutôt que de le remonter et de déstabiliser la vasque en le traînant, je décide de le positionner par coté au niveau de l'entrée afin qu'il fasse écran à tout éventuelle descente de matériaux le long du flanc. Nous coordonnons la manœuvre. Yannick relâche le bloc depuis le palan au fur et à mesure que je le fais rouler vers sa destination finale.

       Tout se passera à merveille. Fin de la désobstruction.

     

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    Déversoir de la vasque nettoyé par Yannick.

     

       Après un petit casse croûte au soleil, place à une plongée de reconnaissance. Je pars en premier pour voir comment les autres blocs tiennent en équilibre et ou en est la "vie" de l'étai de maçon? Je me glisse dons dans le puits d'entrée. La visibilité est assez réduite de l'ordre de 3m. Un fois l'étroiture passée, je fais demi tour pour observer. L'étai est là et bien corrodé. Il soutient un gigantesque bloc qui à mon avis n'en est pas un mais la roche mère. De toute façon, il ne sert à rien! Il est posé sur un pan incliné de cailloux eux même sur une montagne d'argile. Autant vous dire que si ce fameux "bloc" avait voulu descendre, il serait déjà en bas et l'étai bien enfoncé jusqu'à la garde.

       Sur ces considérations, je remonte prévenir les autres avant d'aller un peu plus loin. Grand bien m'a pris, en sortant, un de mes flexibles haute pression explose libérant des quantités monstrueuses d'air et de bulles. Le temps de fermer la bouteille, ceux sont 60 Bars qui se ont évaporées! Première fois en 23 ans de plongée que cela m'arrive.

       Une fois en surface, Yannick me prête un de ses détendeurs et je pars pour une petite reconnaissance. Je stoppe à -22m et à 60m de l'entrée dans un passage bas très argileux. Le fil est très mal placé et chemine dans une section piège. N'ayant pas beaucoup de marge sur mes bouteilles, je rentre. Mission accomplie.

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     Yannick prêt à partir faire un petit tour.

     

       Yannick part à son tour faire une petite incursion. Il s'arrêtera au même endroit que moi car la visibilité est dantesque. Il sort, et nous rangeons tout le matériel le sentiment d'avoir fait une bonne action de désobstruction et d'avoir ouvert un nouveau terrain d'exploration. Jean-Luc n'ayant pas fini de nous dire, "ça fait des années que je vous le dit"!!

     

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     Petit débriefing après plongée. (photos, Jean-Luc SOULAYRES).

     

    # 15 Mars 2020:  DELPECH Thomas, RAYET Dominique, SOULAYRES Jean-Luc.

      TTP: 00 h 35 min

     

       Dernière plongée avant confinement!

       Nous revenons afin que Jean-Luc plonge enfin à Orgueil et pour faire la topo, voir tirer du fil. Nous avons en visiteur et voisin Dominique.

       Comme aucune topographie n'existe, je m'y colle. J'ai pris mon recycleur car avec 300m annoncés à -30m, il faut bien ça. Mise à l'eau et préparatifs. Je dois partir en premier pour avoir la meilleure visibilité pour la topo. Jean-Luc ne veut pas plonger car il n'est pas en forme. Dominique suivra donc avec quelques minutes d'écart.

       Dernières vérification et démarrage du Révodream, ... démarrage du Révodream!! Rien n'y fait, les piles n'ont pas appréciées la nuit dans la voiture avec le froid. Je suis dégouté. Modification de l'objectif de mission. Toujours la topo en priorité, mais au maximum possible avec 2 x 7.5 litres à l'air.

       Départ et prise de notes. La visibilité est bien meilleure que la fois précédente et je me fais plaisir. Après la zone d'entrée assez basse (60m), les dimensions augmentent significativement pur du 4m de diamètre. Le sol est recouvert d'une épaisse couche d'argile blanche ultra volatile et très plastique. Après 220m, un laminoir pointe le bout de son nez. Ça va racler au plafond et labourer l'argile au sol. Heureusement, cette comédie ne dure pas trop. J'en profite pour replacer le fil. Par contre, la visibilité retour heuuuu comment dire! Il va falloir baisser la tête.

       La cote 265m atteinte, je stoppe sur autonomie et me dirige sans JAMAIS lâcher le fil vers la sortie. Ce sera assez long! A 40m de la sortie, je croise Domi qui lui ira à 120m à peur près.

       Bilan au final plutôt positif. Nous cassons la croûte et nous dirigeons vers la résurgence de Touzac où nous sommes attendu impatiemment.

     

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     Préparatifs et contrôles.

     

     

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     Faux départ!

     

     

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    Préparatifs de Dominique.

     

     

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     Retour de la séance topo.

     

     

    # 17 Mai 2020:  BIJON Yannick, DELPECH Thomas, SOULAYRES Jean-Luc.

      TTP: 00 h 53 min

      TTST: 01 h 05 min

      115m de première.

     

     

       De retour aux affaires après des mois abstinence.

       Programme de la journée, continuer a topo, essayer de poursuivre l'exploration pour moi. Jean-Luc et Yannick quant à eux partent plonger pour visiter la source.

       Je pars avec 2 x 20l, en étanche SFtech et avec mon scooter Bonex. J'ai prévu 500m de fil au cas ou! Sur le scooter, j'ai monté ma caméra afin de filmer au maximum cette grotte.

       Dès le départ, la visibilité n'est pas réellement bonne. De l'ordre de 4m. Il faudra faire avec.

     

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    Puits d'entrée.

     

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    Départ de la galerie basse à -20m.

     

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    Éboulement ponctuel.

     

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    Début du laminoir à 220m.

     

     

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    Dans le laminoir

     

       J'arrive rapidement à mon terminus topo du mois de Mars. Tellement rapidement, que j'arrive au terminus de Hubert FOUCART sans  m'en rendre compte! je butte sur une trémie de blocs. Je pense qu'il est possible de contourner cet obstacle par la droite, mais ce n'est pas gros et plutôt instable.

       Je fais marche arrière et retrouve mon marquage de fin de topo à moins de 10m du terminus d'exploration. Comme quoi il n'y avait pas 300m de déroulés, mais 275m. Je décide de poursuivre sans le scooter et le pose à ce point en coupant la caméra.

       J'attaque la topographie, puis raboute mon propre fil. Je prends d'infinis précautions à contourner cette trémie. Le passage de sortie se rétrécit fortement en remontant. Je visualise le passage pour le retour qui sera dans le flou artistique orange.

     

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    Terminus FOUCART sur trémie.

     

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    Contournement par la droite d'une partie de la trémie.

     

       Je déroule dans une section bien plus importante de 6m de large pour 2.5m de haut. Je suis au milieu de rien. je distingue à peine les parois et trouve cela monotone car ma première visée sera de pré de 50m! Après 90m, la courbe de niveau se redresse. Je remonte franchement sur une énorme pente d'argile avant de faire surface.

       Je me trouve dans une grande salle avec un énorme pilier. Les murs sont couverts d'argile jusqu'à 2m de hauteur. Le reste est un beau calcaire blanchâtre. Le sol sous l'eau à -2m est composé de gros blocs enchevêtrés. Je cherche la suite et la trouve. Je me dirige dans un conduit intime plaqué d'argile. Après 15m et une étroiture franchie, je dois stopper. Impossible d'avancer plus loin car le conduit se transforme en diaclase étroite impénétrable. j'aurais beaucoup de mal à faire demi tour avec les 20 litres.

       De retour dans la salle, je cherche d'autres possibilités de continuer l'exploration. En premier, je fouille sous l'eau la salle entre les blocs. Rien ne permet d'atteindre une suite pénétrable. De ce fait, je sors la tête de l'eau et commence à faire le tour en nageant. Je découvre une galerie suspendue à +5m de belle taille. Elle se développe au dessus du conduit que j'ai remonté. Il faudra revenir avec les agrès et un perforateur afin de faire l'escalade pour atteindre cette galerie. Je rentre en m'écartant de mon fil afin de voir la paroi de droite du conduit. A un endroit, un gros tube noir! Je me fixe sur la ligne principale et tire un fil temporaire de reconnaissance. Après 10m, tout est bouché. Il ne s'agissait que du diverticule.  Avec 115m de première au compteur, je suis satisfait de cette sortie.

       Quant à mes compères, Jean-Luc a fait 60m et Yannick a butté sur la trémie car il n'y voyait rien. Et ayant trouvé mon scooter peu avant, il s'est dit qu'il ne valait mieux pas insister. Nous sortons satisfait de la tournure des évènements.

       La suite bientôt.  

     

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     Report surface vue aérienne Géoportail.

     

     

    # 02 Août 2020:  BIJON Yannick, DELPECH Thomas.

      TTP: 00 h 28 min

     

       Nous partons ce jour pour faire l'escalade post siphon 1. Le niveau de la vasque est au plus bas (-6m) et nous devons descendre le matériel sous un soleil de plomb. Nous avons en plus de nos bouteilles un sac avec les agrès, des cordes et de quoi faire l'escalade.

       Après l'entrée, la visibilité est très bonne, mais l'eau est froide. Arrivés à 200m, je dois stopper. Je suis en essoufflement sévère à cause du gros sac. Je suis allé trop vite et j'en paye le prix. Je fais signe à Yannick et je rentre. Il continue sa plongée.

       Revenue à la cote 150m, je n'en peux plus. Je n'arrive pas a reprendre mon souffle. Je décide de poser le sac ici et me dirige doucement vers la sortie. La situation ira mieux seulement à 80m de la sortie. Ouf.

       Yannick ira jusque dans la salle. Ou plutôt jusqu'au pied de la salle car impossible de monter. Avec -6m d'eau, c'est un immense talus d'argile très molle qui accueil Yannick. Il préfère faire demi tour et rentrer. Il ne sait pas encore que je lui ai laissé un cadeau sur le chemin ;-)

       Il récupère donc le sac et sors 15 minutes après moi content d'avoir passer la trémie.