Bleufond

 

 

 

 Résurgence devant l'ancienne tannerie.

 

Commune de: Montignac, DORDOGNE 24

Coordonnées : 1° 09’ 36,6’’ E ; 45° 03’ 35,4’’ N

Altitude : 74m

Type de sol : Calcaire C3c Turonien. 

 

Exploration en cours.

 

# 04 Juin 2010 :   DELPECH Thomas.

   Après une première visite du site pour voir et observer cette résurgence, je décide donc d'y tremper les palmes pour faire une reconnaissance. Ce sera chose faite. Je plonge en 2x6L en sidemount et en humide. Le passage d'entrée en diaclase n'est pas trop large, mais ça passe bien quand même. Je me retrouve rapidement à -20m. A partir d'ici, la galerie prend un peu plus ses aises. La visibilité est médiocre. Tout au plus 4m. Je ne traine pas car avec ma configuration je n'ai pas trop le temps de m'attarder. Les fils en place sont bien vieux et serpentent un peu partout.

   J'arrive à -40m et je croise des chevaines en rûte, désoler de vous déranger!!! Il faut nager une dizaine de mètre à cette profondeur avant d’emprunter sur surbaissement et d'arriver dans la salle terminale. Le bout du fil est à - 50m. Je fais le tour et remarque du noir derrière des blocs à -54m. Je passe la tête et entrevois la suite sur - 60m. La galerie file à l'horizontale dans des proportions généreuse 4x2.5m. Je fais rapidement demi-tour et me dirige vers mes paliers qui s'accumulent.

   Je sors bien content de cette incursion en me disant qu'il faut y retourner pour espérer franchir le passage terminal.

Entrée du conduit.

 

   Faune locale abondante.

  Photos DELPECH Thomas.

 

# 19 Septembre 2015 :   DELPECH Thomas, VILATTE Hervé.

 

Vidéo du rééquipement et de la topographie.

 

   Le temps passe vite et les années aussi! Mais ça y est nous y sommes.

Après avoir négocié une convention tripartie entre l'entreprise qui possède ces lieux, le CDS24 et moi-même, rien n'a abouti. L'entreprise ne voulant pas signer la convention du CDS car trop restrictive et inadaptée. (Grosso modo vous n'êtes plus chez vous, ça se comprend!). Du coup, je refais une convention juste entre elle et moi. Après plus de deux ans à relancer et à appeler, je comprends que ce n'est pas leur priorité. Récemment, j'obtiens des informations. L'entreprise vend son bien de Montignac. Du coup, je fais le forcing auprès du standard afin d'avoir le responsable avec lequel je m'entretiens depuis quatre ans. Il me confirme qu'il cherche à se séparer de la tannerie et que par conséquence, il ne souhaite pas finaliser la convention. Fait suer! Par contre, je pense à poser la bonne question.

"Y a-t-il une interdiction formelle à ce que je plonge et y aurait-il des conséquences si j'étais contrôlé?"

J’adore la réponse qui en substance veut dire pas vu pas pris!!

"Non, il ne faut juste qu'il ne vous arrive rien."

   Il ne m'en fallait pas plus et c'est parti pour une "pitite" plongée. Je compte bien en profiter pour faire la topographie qui est inexistante en reposant un nouveau fil, nettoyer les vieux fils et faire une vidéo. Bien entendu le but ultime et de pointer!!

   Hervé viens avec moi afin de répartir notre mission. J'équipe et je topote, pendant qu'il me suit en déséquipant les vieux fils. Nous nous préparons tranquillement, puis descendons dans l'eau. Pour commencer nous nous enfonçons jusqu'aux genoux dans la vase et le limon. Ensuite un peu de nage et c'est parti. Je descends en premier en équipant. La visi est bonne devant moi, mais rapidement plein de limon et de mousses mêlés à des coquillages tombent et dégradent considérablement celle-ci. Comme les 25 premiers mètres sont en diaclase verticale, la pose du fil et la prise de note ne sont pas trop aisés. Arrivé à -40, j'attends Hervé, mais il n'arrive pas. Je continue donc mon équipement car les premiers paliers commencent à arriver. Une fois dans la salle terminale, stupeur. Le passage que j'avais repéré est complètement bouché! Énormément de galets et de sable se trouvent à la place des blocs. Une barre de plomb qui se trouvait à -35 est même arrivée ici. Il a dut se passer pas mal de choses en cinq ans. Je m'avance quand même pour regarder et je me fait jeter par le courant. Bon quand ça veut pas, ça veut pas. Je fixe le fil et le coupe. Hervé m'a rejoint entre temps et nous commençons la remontée. Les paliers seront assez long 35 minutes au total. Nous sortons en nous vautrant dans la vase ce qui dégage une odeur subtile!!

 

 Le travail d'Hervé.

   Dommage pour la suite de l'exploration qui reste encore une fois impossible. Par contre, une vidéo et la topo immortaliseront ces lieux. Je pense qu'il faudra revenir après une grosse crue pour espérer percer le mystère de la continuité de cette source.

 

Thomas

 

 

 

 

 

Topo en plan.    

 

  

                                                                                                                                                            Topo en coupe.      

 

                                                                                                    

Projection.

 

 

 Report surface.

 

 Profil de plongée.

 

# 11 Juillet 2018 :   BIJON Yannick, DELPECH Thomas, KUPIEC Christian.

   Début Juin, je reçois un mail via le Blog d'un certain Monsieur BOURDIN. Ce Monsieur est le nouveau propriétaire du Bleufond. Je me mets donc en contact avec lui. Ayant découvert ma vidéo sur Viméo, il est très enthousiaste sur le fait de continuer l'exploration de la source. Nous prenons donc rendez-vous dès que les conditions seront favorables.

  

 

Ça y est,  nous y sommes. L’accueil est chaleureux et nous faisons connaissance. L'accès à la source est très facile maintenant car nous avons une place VIP à moins de 30m. Loïs leur fils cadet nous accompagnera tout au long des préparatifs. Au bords de l'eau nous sommes un peu l'attraction de la journée dans le camping. Des fous furieux en combinaison néoprène sous 35° à l'ombre et qui plongent au milieu des canards et des ragondins!!!

 

 

   Nous ne manquons pas d'expliquer notre activité et notre approche du milieu. Ce même milieu qui nous offre une eau laiteuse. Mais bon, nous allons faire une reconnaissance et peut être travailler sur le passage obstrué.

   Tout commence bien! A la mise à l'eau Yannick fait sauter la fermeture de sa combinaison semie-étanche ou semie-humide comme vous voulez. :-) Après la dépose de tout son matériel et d'une réparation express, le revoici. Nous sommes prêt à glisser dans le Bleufond. Mais avant Yannick doit signer son passage!!!! Le labourage Bijonesque!!!

 

 

 

 

 

 

    La descente s'effectue rapidement. Le fil n'a pas souffert depuis 2015. J'arrive en 3 minutes à -54m dans la salle terminale. Le passage est toujours extrêmement bouché. Sans attendre, je commence à sortir les plus gros blocs et les dépose sur ma droite sur un replat. Yannick arrive 2 minutes plus tard après avoir fait des câlins à une anguille. (Enfin plutôt une belle frayeur. En descendant, il a pris une grosse anguille pour une branche et s'est agrippé après......!!!!). Au départ, il ne comprends pas trop ce que je fais et je le reçois sur la tête. Évidemment, je gueule un peu. Puis nous nous comprenons enfin. Je lui passe les blocs qu'il entasse. La visibilité est très réduite sauf au passage étroit ou un courant ce ressent. Après 13 minutes à -55m pour moi, Le compteur affiche 35 minutes de paliers. Je décide de stopper car en combinaison 5.5mm, cela risque de"piquer" aux paliers. Nous laissons donc le chantier et rentrons. 

  Pendant ce temps, Christian a fait un petit reportage photo pour les propriétaires.

 

 

  Photos Christian KUPIEC.

  Nous terminerons l'après-midi à la terrasse du camping en discutant et en se désaltérant. Merci à Eric Alvina pour le verre et pour votre accueil.

  Rendez-vous est prit pour la suite.

 

# 13 Août 2018 :   BIJON Yannick, DELPECH Thomas.

   De retour sur le front du Bleufond. J'ai planifié une plongée avec un temps fond de 15 minutes. Cela doit nous mener à 50 minutes de décompression.

   Je dépose au rocher qui nous sert de pendeur une 6l de secours. Yannick n'a pas jugé bon de prendre du secours malgré mes recommandations. La visibilité est bonne. De la surface, nous voyons l'entrée à -6m. Descente vitesse grand V.

   Nous attaquons notre déblayage et excavation des blocs. Après quelques minutes, j'arrive sur un bloc claveté. Je n'arrive pas à le bouger. Je fais demi-tour, pose mes palmes et commence à pousser en marche arrière les cailloux d'un gabarit inférieur. J'arrive à rentrer de plus de moitié dans le conduit. Mais mes 12l gênent pour finir de rentrer. Je jette un œil à mon ordinateur, il est déjà temps de décoller. Je fais signe à Yannick et récupère mes palmes. Je décide de ne pas perdre de temps à les remettre ici et commence la remonter pour sortir de la zone la plus profonde. A -30m, je les remets et nous arrivons à notre premier palier à -21m. Yannick raccroche et nous finissons longuement nos paliers à -6m en compagnie d'un brocheton.

  A peine arrivés à la voiture qu'un orage éclate et que des trombes d'eau se déversent. Pas de chance.

  Nous passons rendre la clef et expliquer la plongée d'aujourd'hui et nous retournons à la maison.

  la suite au prochain épisode.

 

# 28 Août 2018 :   DELPECH Thomas.

   Étant motivé, je décide d'aller extraire le bloc qui barre le passage. L'option barre à mine est pour le moment laissée de coté. Je prépare un parachute de relevage confectionné à partir d'un bidon de 80l. Je pense spiter le bloc et le déloger avec la traction ascensionnelle.

  17 minutes sont prévues au fond ce qui me "donnera" 65 minutes de paliers. Je regrette de ne plus avoir de recycleur en ce moment car pour la même plongée, la décompression passerait de 65min à 25min en l'utilisant aux paliers. Je pars avec 2x12l, 1x6l au pendeur et 1x6l sans détendeur pour gonfler le bidon. Je ressors ma combinaison étanche SFtech pour l'occasion car la dernière fois il ne faisait pas très chaud.

Entrée du Bleufond. Photos Thomas DELPECH.

 

  La descente se fera en 4min au lieu de 2 car avec le bidon et la bouteille dedans, cela freine un peu. Au passage horizontal, une anguille m’accueille.

 

Arrivée à-48m dans la salle terminale.

 

  J'arrive sur site et dépose mon bardas. Je sors rapidement le tamponnoir et le marteau. Mais à peine en position de spitter, je me fais jeter par le courant. Je purge au maximum ma combinaison et essaye de me caler comme je peux.

 

Dépose du bidon.

  

 

  Le passage obstrué à -55m sur la gauche. Cailloux excavés sur la droite.

 

Le passage obstrué à -55m avec le bloc enchâssé.

 

  Le rythme du tap tap commence. Après 8 minutes, je ressens un manque d'efficacité. Je vérifie le spit. Il est complètement lisse, les dents sont hors service. Je le change par un neuf et continue. Arrivé à 17 minutes temps fond, j'ai 67 minutes de déco. Le spit n'est qu'à moitié planté. Ce bloc possède une structure cristalline blanche extrêmement dure. Je suis dépité. Je récupère à la volée ma 6l alu et laisse le bidon au fond.

 

 

   Premiers paliers -24m, -21m, -18m, -15m, -12m, -9m et pour finir 60 minutes à -6m. Comme j'ai le "temps", j'avais prévu de planter un amarrage et de poser une corde afin d'assurer les blocs de déco et de sécurité pour les prochaines explorations. Je prends le spit le moins abimé et le plante. Mise en place de la corde et accrochage des bouteilles.

   Par acquis de conscience, je vérifie le bloc posé en travers de l'entrée. En 2015, il était bien coincé. Stupeur, il bouge et ne tient pas du tout. Je coupe le fil d'Ariane qui l’enlace et le solidarise sur l'amarrage tout neuf.

 

  Je planque les bouteilles et protège le fil. Je mets une pression de la main là où il faut et la descente aux enfers est lancée. Pendant près de 10 secondes, je suis en apnée et écoute les chocs et autres rebonds du bloc. C'est assez impressionnant avec la résonance. J'espère qu'il est calé à -38m sur le replat. Car s'il est en bas, il faudra le bouger?!

  Fin de la décompression, je fais surface sous une chaleur accablante. La prochaine fois il faut prendre une barre à mine et essayer de bouger ce bloc ou il faudra le forer et le goujonner.

  Je finis la journée en amenant la vidéo à Eric à l'accueil. Encore merci à lui pour nous laisser l'accès à son terrain. La suite au prochain épisode.

 

 Profil de plongée.

 

 

# 29 Septembre 2018 :   AUDEBERT Jean-François, AUDEBERT Michel, BIJON Yannick, DELPECH Thomas.

   Changement de stratégie! Nous partirons travailler en décaler afin d'accroitre notre potentiel temps fond. Yannick partira en premier avec sa barre à mine et ma sangle de tractage pour tenter de déloger le bloc. Avec un delta de 40 minutes, je descendrai à mon tour pour prendre la suite pendant qu'il désaturera au paliers.

   Yannick part avec ses 2 x 12 litres et un 4 litres en sécurité malgré mes remarques sur le fait que cela fait très juste en cas de problème. Pour ma part, j'ai mes 2 x 12 litres et 2 x 6 litres.

   Pendant que Yannick se prépare, nous lui portons son matériel au bords de la mise à l'eau où j'enlève les algues qui pullulent avec ces chaleurs. Il part enfin. Après des soucis lors de la descente, il arrive 8 minutes plus tard au fond. Ça commence bien, mais à part lui personne n'est au courant.  Il travaillera 22 minutes en bas à essayer de décoincer le bloc sans y arriver. Par contre, il le détourera en sortant des congénères de taille plus modeste.

   Nous le voyons de retour dans la diaclase de sortie car les bulles percent la surface. Je finis de me préparer et vais le rejoindre. Comme convenu, il m'a écrit le résultat sur une ardoise. Petit signe de la main et je me laisse tomber tel un chuteur libre. Je n'arrive pas à loger la barre à mine sous le bloc. De plus, celle-ci est très émoussée et je n'ai pas le piquant espéré. Je décide de ne pas perdre de temps et je continue à détourer. Je sors quatre petits cailloux et retente ma chance avec la barre. Au troisième essais, je vois qu'il commence à bouger. Le quatrième essai sera salvateur et le gros pépère daigne enfin se déloger. Je le fais rouler péniblement afin d'assurer sa stabilisation. Il pèse son poids!

   Un petit coup d’œil à mon ordinateur qui me dit 55 minutes de TTS. Je récupère ma 6 litre, la sangle et décolle au plus vite. Lors du début de la remontée jusqu'à - 25m, je suis pas trop bien et un peu barbouillé. Ensuite tout rentre dans l'ordre. Je retrouve Yannick au palier de 6m. Nous échangeons et je lui confirme le déblocage. Ensuite, la routine monotone de l'attente sous le miroir de surface.

   Je m'étonne qu'il ne fasse pas surface!? Un coup d’œil rapide sur son ordi me fait comprendre. Il lui reste encore 40 minutes à purger!!!!!! Il m'écrit qu'il a fait 22 minutes en bas. Soit la bagatelle de 90 minutes de décompression. Il lui faudra demander gentiment à son binôme la 6 litres de celui-ci afin de pouvoir terminer en sérénité. du coup, nous finissons en même temps cet interminable stop. Au passage il me doit l'apéro.

   Du point de vue extérieure, les "AUDEBERT brothers" avaient compris qu'il y avait un problème. Nous leur tendons nos affaires et sortons. Le travail est partiellement fait, mais au moins, cette fois-ci nous avançons.

   Nous rentrons tranquillement chez nous avec un brin de fatigue tout de même. 4h30 après la sortie de l'eau, je ressens de fortes douleurs au niveaux des abdominaux. Je pense à un possible incident de décompression des tissus adipeux péri-ombilicaux. Après vérification dans la littérature médicale hyperbare, les puces ou moutons surviennent très rapidement après la plongée dans un ordre de 30 à 45 minutes avec des marbrures. Rien au visuel! Ces douleurs me tirailleront toute la nuit. Il est probable que les très gros efforts pour faire rouler le bloc n'y sont pas pour rien ainsi que le fait que ma combinaison me serre beaucoup avec les deux épaisseurs de néoprène. Et comme je le dis au copains, la désobstruction à -55m au Bleufond, ce n'est pas pareil qu'à Font Vincent par -5m. Bref, aucune séquelles le lendemain.  

 

Photo Michel AUDEBERT.

 

# 03 Octobre 2018 :   DELPECH Thomas.

   N'y tenant plus et voulant assurer moi même le relevage, je décide de faire une plongée éclaire ce mercredi. Je ne compte pas trainer car je suis assez fatigué. Au programme, le bloc et filmer le passage qui suit avec ma perche si possible.

   Configuration habituelle et op, direction le fond. La visibilité est excellente et je suis accueilli par le brocheton à - 4m.

 

 

  

Diaclase de descente partant à -4m jusqu'à -38m.

 

   La descente est hyper rapide. Au passage, je filme le bloc que j'ai fait tomber depuis -6m. Sa course vers les abysses s'est interrompue à -40m.

 

 

   J'arrive au chantier. Le bidon attend sagement sur le tas de cailloux que nus avons sorti. Ensuite, je regarde le "gros"! On ne sait jamais il aurait pu sortir tout seul!? Et non, il est bien sagement posé sur le fond en travers du passage.

 

 

 

   Dépose de la 6 litre pour le gonflage, puis moment compliqué. Le ceinturage du bébé avec la sangle. J'ai réellement du mal à le bouger pour faire passer la sangle dessous. J'y parviens après un âpre combat. Je connecte le bidon et le gonfle. Tout se passe au mieux et en ligne. J'arrive à la fin du remplissage et rien ne se passe. Ah si!! Le sanglage lâche et une fusée bleu me passe devant le museau. Je suis un tantinet désappointé. Je recommence et croise la sangle. Je gonfle, et rien ne se passe. Il doit faire plus de 100kg. Je l'estime à un volume de 25 à 30 litres et le bidon est rempli de 80 litres d'air. Beau bébé Madame, c'est un garçon!! Je raccroche ma 6 litre qui veut se faire la malle dans les plafonds maintenant qu'elle est quasiment vide. Un petit coup de main ascensionnel et il décolle enfin. Je vais le placer loin afin qu'il ne retombe pas dans le chantier. Je suis assez satisfait de moi.

 

 

 

 

 

 

 

   Maintenant, je pose mon casque et film le passage. Mais je veux faire vite car j'ai déjà beaucoup de paliers et je ne veux pas y passer ma vie. Voici un regard vers l'inconnu que je connais quand même pour l'avoir vu en 2011. Bientôt la galerie 3.5m x 2m à -60m !!!! ;-)

   par rapport à la photo, la galerie se développe sur la droite. Il ne reste plus qu'à pousser. La suite samedi.

 

 

# 06 Octobre 2018 :   BIJON Yannick, DELPECH Thomas, SOULAYRES Jean-Luc.

   La motivation est à son comble! Aujourd'hui, "ça doit passer".

   Jean-Luc est venu pour prendre contact avec la cavité. Il plongera en premier afin d'avoir la meilleure visibilité possible. Il s'immerge à 12h17. Pendant ce temps, Yannick s'occupe des espaces verts en retirant au maximum les algues en surface.

  12h40 Jean-luc et Yannick se croisent à -2m. L'un ressort et l'autre part essayer de passer l'étroiture à -55m. Jean-Luc est très satisfait de sa plongée surtout avec ce profil plongeant. Il a stoppé à -51m dans la grande salle.

   A 14h ayant faim et ne voyant pas sortir Yannick qui est aux paliers depuis 1 heure, nous décidons de manger. Finalement après 107 minutes de plongée, il refait surface le sourire jusqu'aux oreilles. Il est passé derrière avec un arrêt à -57m. Selon ses dires, il a creusé un boulevard! Mais il rapporte aussi qu'il a une vue à 10m et que la galerie forme une diaclase étroite. Rien à voir avec ce que j'avais vu en 2011. Le mieux étant d'y retourner et d'explorer.

   La suite très prochainement lorsque mon genou sera en ligne. En tout cas, bravo à Yannick.

 

 

# 20 Octobre 2018 :   BIJON Yannick, DELPECH Thomas, KUPIEC Christian.

 

Montage vidéo de l'exploration.

 

 

   Le jour J est arrivé! Aujourd'hui, nous allons enfin pouvoir explorer la galerie désobstruée. Il aura fallu 7 plongées et 23h de plongée cumulées pour en arriver là.

   Le plan d'action est le suivant, je pars explorer, équiper et topographier. Yannick part en décaler de 10 minutes, comme cela il prendra la suite et visitera. Au passage d'entrée, il doit me déposer une S80 pour les paliers et pour ma sécurité.

 

 

   De mon coté, j'embarque une 6 litres que je déposerai à -55m. Je m'immerge. L'eau est assez claire et le film n'en sera que meilleur. -6m, le copain Brochet n'est pas là. Je me laisse glisser à vive allure vers les abysses Montignaquoises. Arrivé à -55m, je dépose donc ma bouteille et je raccorde le dévidoir. Je trouve que le passage c'est rebouché par rapport à ce qu'avait annoncé Yannick. La suite est en laminoir sur une dizaine de mètres, puis la galerie prend ses aises et passe en conduite de 3m de haut pour 2m de large à la profondeur de -61m. De nombreuses anguilles m'accueillent sur un lit d'argile fine. Quelques mètres plus loin, un dilemme se pose. J'arrive dans une grande salle d'effondrement, dois-je descendre sous les grosses dalles de 1m d'épaisseur par 5x5m ou dois-je monter dans la salle. Je décide de monter. Le volume est très conséquent et je remonte à -51m avec vue sur le plafond à -45m. Je décide de stopper de ce coté et d'attacher mon fil car il n'y a pas de passage.

   Je me retourne et je suis dans la purée de pois. L'argile a envahi mon champ de vision. Je renonce à poursuivre sous les dalles dans ces conditions. Ce sera l'occasion de revenir et de limiter les paliers pour cette plongée. Le retour se passera avec encombres. La vitre de ma caméra implosera à l'étroiture. Caméra foutu et caisson à réparer. Par bonheur et après 2h de travail informatique, je sauverai le film dont le lien est juste au dessus.

   Je récupère ma bouteille et croise Yannick à -48m. Je lui écris sur mon ardoise la distance découverte. Puis chacun part de son coté. Les paliers s'enchainent pour moi et Yannick arrive avec moi. Je lui montre la caméra explosée!! Nous faisons que 10 minutes de paliers ensemble, puis il sort afin de rapidement démonter la caméra et la mettre au soleil au cas ou elle soit sauvable.

 

 

   Quant à moi, je termine mes 35 minutes à -6m avant de ma diriger vers la surface avec des sentiments mitigés. Heureux de la découverte et vert de rage d'avoir ruiner la caméra.

   Yannick est finalement aller que sur 35m en suivant le fil, puis il a stopper par manque de visibilité.

 

 

 

 

 Photos Christian KUPIEC.

 

    La suite au plus vite avant que les conditions météos ne soient défavorables.

   Pour le moment, voici le report surface, la projection ainsi que la coupe avec les différentes profondeurs en couleur.

 

 

 

 

# 30 Octobre 2018 :   AUDEBERT Michel, DELPECH Thomas.

  
   Hier par une journée bien froide, je suis allé lever le doute au Bleufond. Michel me fait la sécurité surface par 4°C. Merci à lui.

   Sur précédente explo et vidéo, à -60, j'avais hésité entre descendre à gauche et monter à droite. Le deuxième choix l'ayant emporter car il me paraissait plus évident à cause des grandes dalles écroulées.

   Aujourd'hui, je descends et je touche le fond! Arrêt dans une petite salle borgne à la cote -70m! Pas de chance. J'amarre mon fil à un caillou et m'empresse de remonter car les parois ne sont pas très seines. De plus, l'argile en placage referme déjà son linceul. De plus n'étant pas en super forme après une semaine avec la crève, je ne vais pas "piqueniquer" ici ! Le retour se fait grand train afin de ne pas subir trop de décompression.

   La suite des recherches se concentrera sur les plafonds et sur la recherche du courant que nous perdons du fait des volumes importants.

   Ce site devient le 2^ème plus profond de la Dordogne après le grand souci (-184m). Il nous reste de la marge ;-)

   La suite très prochainement avec Yannick.

 

 

 

 

 

 

 

 

# 14 Novembre 2018 :   BIJON Yannick, DELPECH Thomas.

   Nous plongeons aujourd'hui pour explorer la salle terminale. La stratégie est simple, nous partons à deux comme cela Yannick pourra enfin voir le conduit et la salle en vrai. Il n'y a pas de courant marqué, la visibilité est très bonne de l'ordre de 10m. Nous passons le laminoir à - 57m et arrivons à la bifucation entre le haut de la salle et les baffons menant à -70m. Je raboute mon spool et le sécurise. Yannick reste sur ce point et je grippe dans les plafonds. Elle est énorme cette salle. Je remonte à -45m jusqu'à un pincement, des lames d'érosions sont présentes, mais nous ne passerons jamais. Je vois Yannick sur -60m. la vision est féérique. Toute la salle est illuminée. Elle est d'un blanc immaculé à part au sol. Je rembobine mon fil et me dirige vers Yannick. Nous faisons route vers la sortie un peu déçu du résultat, mais ravis de cette belle plongée.

   Nous reviendrons afin de vérifier si je n'ai rien raté dans la salle borgne à -70m.

 

   Merci encore à la famille BOURDIN pour sa confiance et son accueil.