• Fontaine du conte

     

     Fontaine du conte

     

    Commune de: Blanquefort sur Briolance , LOT et GARONNE 47

    Coordonnées : 00° 57’ 25’’ E ; 44° 36’ 04,6’’ N

    Altitude : 162m

    Type de sol : Grès, C4 Santonien-Coniacien. 

     

    Fontaine du conte

    Fontaine du conte

    Le lavoir et l'entrée de la grotte.

     

     

    # Historique :

         L'historique est issu du blog Spéléoagogooooooo tenu par Nicolas ESCURAT dont voici le lien.

    http://speleoagogooooo.free.fr/comptes_rendus/fontaine_du_conte2007.htm

          Description : Une ouverture située à gauche du lavoir permet de s'introduire dans un ruisseau souterrain où la profondeur de l'eau augmente au fur et à mesure que l'on avance (20cm à 80cm). La profondeur augmente brusquement à environ 50 m de l'entrée à la rencontre d'une intersection de 3 galeries (non sondé mais on estime à au moins 4 m la profondeur) :

          En face, une petite faille fossile est explorable sur environ 10 m. On peut soit monter en opposition pour rejoindre le sommet de la galerie environ 8 m plus haut, soit continuer en bas de la faille qui est ensuite impénétrable car trop étroite. On remarque que de l'eau stagne au fond.

         Sur la droite, une galerie inondée presque totalement est explorable uniquement par un plongeur. En effet, la faible hauteur du passage hors d'eau ainsi que la présence d'une draperie oblige à explorer la suite avec un tuba!!! Cette galerie serait peut être l'ancienne sortie des eaux?

         A gauche, la galerie principale large de 1 m à 1.4 m est explorable en s'aidant des petites banquettes situées juste sous le niveau de l'eau. Il faudrait sonder la profondeur de cette belle galerie en partie noyée... Après environ 10 m, la galerie tourne à droite franchement et se termine au bout de quelques mètres par un siphon qui est la cause d'un léger rabaissement de la voute. Un plongeur pourrait très certainement explorer la suite assez facilement...

    Sorties :

    16 septembre 2007 (Alban ROUSSEAU, Damien LAFFORGUE)

         J'ai envoyé par mail à Damien un compte rendu de cette grotte qu'avaient explorés des membres de Périgueux. En effet, ce trou fait parti de nos nouvelles priorités. A l'époque, l'exploration avait était arrêté juste à cause de la hauteur de l'eau...

         Après une exploration plutôt humide, Alban et Damien reviennent enchantés de cette petite cavité. Il faudra y revenir équipé de néoprène et d'un peu de matériel de désobstruction pour continuer. En effet, une chatière due à un concrétionnement empêche tout passage à environ 25 m de l'entrée.

          Mais avant tout, il faut demander l'autorisation au propriétaire.

    23 septembre 2007 (Alban ROUSSEAU, Damien LAFFORGUE, Marc DELLUC, Nicolas ESCURAT)

         J'ai rencontré par hasard le propriétaire dans la semaine. Il est d'accord pour que l'on travaille dans la cavité.

        Et cette belle matinée, nous rajoutons environ 25 m de nouvelles galeries avec un arrêt sur voute mouillante. On voit sur environ 4 mètres mais la voute se rabaisse à cet endroit. Il faudra réaliser un pompage afin de voir si cela siphonne. A priori, je pense que oui puisqu'il n'y a aucune ventilation... Mais c'est peut être ponctuel car les hauteurs sont parfois de plus de 4m dans la première partie.

    30 septembre 2007 (Alban ROUSSEAU, Michel GANDIN)

         Michel spécialiste des passages aquatiques reviens équipé de 2 pompes triphasées !!! Le matos qu'il faut justement ;-)

         Suite au pompage qui a duré environ 1h30, la voute mouillante est passée par Alban (Michel n'a pas pu suivre car il n'a pas passé l'étroiture située dans le méandre d'accès mais un prochain tir devrait arranger les choses). Cela continu bien et se relève par la suite. Au grand étonnement d'Alban, une jonction de galerie où il n'a plus pied l'arrête. Il est seul et préfère sagement attendre la prochaine sortie pour aller plus loin. Il s'arrête donc sur 3 départs dont un semble trop aquatique.

    14 octobre 2007 (Alban ROUSSEAU, Benoit ROUSSEL, Damien LAFFORGUE, Marc DELLUC, Michel GANDIN, Nicolas ESCURAT, Thierry MARTIN)

         C'est aujourd'hui que nous allons connaitre la suite de cette grotte plutôt humide.

         Alban et Marc entrent les premiers dans la cavité. Ils vont faire un tir explosif dans la seule étroiture qui reste. Pendant ce laps de temps, nous installons les 2 pompes dans la première petite salle de la grotte. Cette manipulation prend du temps car les 2 bébêtes pèsent leur poids !!!

         Au bout d'un certain temps, les 2 éclaireurs ressortent. On entend assez rapidement un beau BOUMM suite au déclenchement de l'exploseur par Alban. Mais le bruit semble suspect. Une des 2 charges n'a surement pas due explosée. On verra bien tout à l'heure.

        Après quelques tests de réglages au niveau du groupe électrogène, nous décidons de débuter le pompage. Il est 12h45 et nos estomacs gargouillent. Vite! à manger et à boire!

        Je m'aperçois pendant le remplissage de nos ventres sur pattes, qu'une partie des eaux refoulées par les 2 drains rentre par la sortie du lavoir. C'est vrai qu'avec un tel débit, on pouvait s'attendre à ce que les eaux y rentrent vu que les drains semblaient un peu courts. Cela nous obligeait à cracher les eaux un peu en amont du lavoir.

         Pour que le pompage soit donc plus efficace, nous décidons de reboucher tant bien que mal l'entrée du lavoir. Et il n'y a pas photo, on remarque maintenant, que la lavoir et l'entrée initiale de la grotte se vident assez rapidement ainsi que le niveau de l'eau à l'intérieur de la cavité.

         A 14h, on est même obliger de couper une des 2 pompes car le débit d'extraction est trop important. Le début des hostilités va donc commencer!

          Alban, Marc et Damien partent les premiers en éclaireur. Ne les voyant revenir, on décide Benoit et moi de les rejoindre. Seul Thierry restera pour l'instant à l'extérieur pour surveiller le groupe électrogène. Car on n'a pas envie de faire glouglou en cas de panne mécanique. Quoi que l'on ne risque pas grand chose car la voute mouillante est passable. Cela ferait juste un peu plus froid qua d'habitude ;-)

          On part donc tous les deux à leur poursuite en espérant ne les revoir qu'au bout de plusieurs centaines de mètres. Arrivés, à la voute mouillante qui n'en ait plus une, nous entendons des voix. Ça c'est pas très bon pour la suite...

         En effet, ils ont été confrontés à un siphon dans la galerie principale où Alban à été au fond à la nage!!! Damien et Marc l'ont accompagné mais ils ont préféré passer en opposition en s'aidant des banquettes qui sont présentent sur le bord des parois sous l'eau. Comme je m'en doutais, on est tombé dans un réseau noyé... La poisse :-( On aurait préféré du sec !!!

         Enfin, il nous reste en face à explorer le réseau fossile qui ne semble pas bien large. J'y crois pas plus que ça mais je m'engage pour vérifier ; Alban fait de même. Nous escaladons par 2 endroits la faille mais elle est colmatée au bout de 10 m en partie haute. En bas, ce n'est pas bien mieux, j'arrive juste à me glisser dans une diaclase très étroite où de l'eau stagne au fond. Cela continue bien au sec de ce côté mais il faudrait être vraiment maigre pour continuer d'avantage. De plus je risque de me coincer pour finir en épouvantail des profondeurs...

        On est donc tous déçu bien évidemment par cette suite mais on pouvait s'en douter en regardant la configuration de la première partie de la cavité. On semblait être en sommet de galerie. Maintenant, on le sait lol.

          L'actif coule donc dans cette ancienne partie fossile qui s'est noyé à cause de la sédimentation de la vallée. Le lavoir n'a pas non plus arrangé les choses car il a bloqué l'argile. Il faudrait demander au maire de la Commune ainsi qu'au propriétaire de la grotte de pouvoir faire une saignée d'au moins 50cm en bordure du chemin d'accès au lavoir pour faire évacuer les eaux. Cela permettrait alors certainement de passer le terminus actuel mais pour gagner combien de mètres?

          Il faudrait donc demander à un plongeur de venir se tremper pour vérifier si cela vaut la peine de creuser. De toutes façon, le plongeur qui viendra aura à mon avis de quoi faire. Le potentiel est assez important surtout que les galeries ne semblent plus beaucoup colmatées dans le réseau principal qui est noyé. De plus, on ne sait pas où partent les 75% du débit de l'eau !!!

    Fontaine du conte

    Nicolas ESCURAT

     

    # 20 octobre 2007 :   DELLUC Marc, DELPECH Thomas, LAFFORGUE Damien, Voyou

     

            Après une semaine passée au téléphone, nous nous donnons rendez-vous à Blanquefort pour 11 heure tapante ! Ayant plus d’une heure de route, j’ai pris mes précautions et arrive le premier. Vingt minutes plus tard Damien et Marc sont là. Les discutions vont bon train sur les explorations et désobstructions en cours. Puis nous partons en direction de la fontaine du conte.

            Étant arrivés sur place un petit repérage rapide des lieux et nous emballons le matériel en prévision du portage. La répartition est simple trois kits, trois personnes ! Tiens midi douze, ben moi j’ai toujours fin à midi douze (cf Astérix et Obélix). Très bien, il fait grand soleil le pic nique peut commencer ! A mais j’allais oublié les malheurs commencent juste avant ; la source forme un ru masqué par endroit par la végétation. Pas de chance le piège a fonctionné parfaitement et je me votre lamentablement dans l’eau et la vase suivi de Damien deux secondes plus tard !! Bon il faudra laver les chaussures !

           Les victuailles terminées, l’heure fatidique de se changer sonne. Mince, j’ai oublié mes verres de contact et la série continue. Ça y est, nous nous glissons dans l’élément liquide comme des anguilles à 13h30. La progression est plutôt facile, je m’attendais à bien pire.

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    Marc pendant le portage.

         Après un arrêt intermédiaire pour purger un précédent tir, puis un passage étroit pour ma carcasse et voilà nous sommes à la croisé des chemins entre le boyau d’où nous venons et la diaclase partiellement noyée.

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    Prolongation de la galerie du lavoir.

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    Galerie amont, vers le début du siphon.

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    Galerie aval noyée. Non explorée.

           La séance d’équipement du matériel est longue malgré l’assistance de mes deux compères. En effet nous sommes dans 80cm d’eau et de boue donc je prends beaucoup de précautions en particulier au moment de connecter les détendeurs.

     

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        Enfin je suis prêt, Damien ouvre les bouteilles pendant que Marc se prend pour un paparazzi. Le fil d’Ariane est fixé au seul trou de roche de tout le réseau et il est au début du siphon, mais que demande le peuple (heu… de l’eau chaude !!). Le chronomètre est lancé, deux heures maximum selon les caractéristiques rencontrées. Mon travail commence, je m’élance vers l’amont. Au bout de 10m je pressens que le retour va être rude. Et oui, tout n’est pas rose mais plutôt orange marron, ah l’argile 20 à 30cm au fond 10 à 15cm sur les banquettes et 2, 3cm au murs !!!!! Sinon je profite de l’eau claire pour repérer, équiper et faire des photos. L’équipement est très peu aisé car la diaclase serpente formant des cingles, de plus aucun requin ou point pour amarrer de façon sure le fil.

         Les difficultés arrivent, je me trouve devant une chatière moitié argile, moitié roche à une vingtaine de mètres de mon point de départ. J’essaie avec les blocs sur le dos mais 2x6l Dragër plus 98kg de barback ne passent pas. Le voile orange s’installe ! Bon pas grave DELPECH tu fais marche arrière, marche arrière… et t’es coincé gros c.. . Le culot des bouteilles a franchit un renflement du plafond et il faut les inclinées vers le bas pour pouvoir repasser. Je manœuvre mais ne parviens pas à me dégager ainsi, donc à grands coups de coudes dans l’argile je parviens à retourner mon bras droit pour attraper les bouteilles et je recule enfin.

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    L'étroiture lors de la deuxième plongée.

        A ce moment précis, je ne vous explique pas la turbidité de l’eau, littéralement de la touille et plus si affinité. Bon après une minute de calme l’eau redevient acceptable, donc je décapelle et coince le fil dans les flexibles! Il y a des jours comme ça ! Les nœuds défaits, je passe l’étroiture et suis récompensé car le miroir apparaît (pour les non plongeurs la surface de l’eau apparaît comme un miroir).

     

          J’amarre le fil à une stalactite et teste la présence de CO2 avec un briquet. Puis je me mets en "sécurité" en cas de perte de connaissance et respire l’air post siphon. Après deux minutes tout va bien.

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    Suite du réseau après avoir fait surface.

         Je poursuis donc l’exploration, mais je laisse les blocs et le dévidoir sur place. L’espace entre l’eau et le plafond est de 20 à 40cm mais le passage est peu commode ! Ensuite, j’escalade une banquette d’argile mêlée de graviers et me laisse glisser de l’autre coté. Le réseau continu en voûte mouillante mais à ma gauche je remarque (un coup de pot je rappel que je suis à moitié aveugle sans mes lentilles !!) une chose noire un peu bizarre.

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           Je m’approche et me rends conte qu’il s’agit d’une "panouille" de maïs !? Elle est peut être arrivée ici par le biais d’un terrier d’animal. Je repars chercher le matos et avance plus profondément dans le réseau. La voûte mouillante m’oblige à reprendre un détendeur, maintenant un ensemble de concrétions me fait face, un petit tour de fil et je continue.

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            Le réseau siphonne à nouveau et recommence à serpenter, par contre je n’ai pas remis les blocs sur le dos, la wing agricole me permettant d’équilibrer le tout. Je déroule encore 20m de fil et le dévidoir de 72m est malheureusement vide au mauvais moment car le siphon s’agrandit brusquement sur ma gauche 3.5m de large pour 2.5m de haut ! A contre cœur je coupe le fil, puis fais une floque et passe un morceau de chambre à air pour fixer le tout et vous savez quoi en tirant sur le caoutchouc, j’échappe le fil !! Pas de panique, tu vois rien et tu n’as plus le fil, et bien cherche gros c.. tient ça fait deux fois. Finalement je le retrouve 1.5m plus loin posé au fond. Je le fixe, pose un delta et repars dans le presque noir marron.

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    Visibilité du retour!

          Je repasse l’exondé et attaque la sortie du S1, puis l’étroiture, le tout je précise dans le noir complet cette fois et j’arrive au niveau d’un cingle et là le seul moment de doute, aucun fil ne repart de l’amarrage ! Je refais glisser mes doigts le long du fil. Rien! Je cherche dans le vide plus loin rien !? Bon pas de panique il ne peut être coupé, je décide de le suivre au niveau de l’anneau de chambre à air très méticuleusement et je finis les doigts dans l’argile, je gratte et retrouve la suite sous 10cm de glaise. Sous l’effet de la tension il est rentré dans l’argile d’une banquette. Bref 15m plus loin, je fais surface après 1h15 et retrouve mes deux glaçons !

        Petit récit rapide car j’ai froid et eux aussi. Nous nous orientons vers la sortie sans avoir conditionner le matos et dans un passage étroit et très rugueux la wing se perce. Bon un peu de travail pour la prochaine sortie. Nous reconditionnons dans les kits le matériel et pas de bol je n’arrive plus à passer l’étroiture finale bon tempi. Damien me passe mon masque et je passe sous l’eau. Une fois dehors nous retrouvons le soleil et Voyou mon Fox terrier qui à réussit à défaire un nœud de chaise, il est fort non !? Pour finir, nous nous changeons et nous faisons une visite au propriétaire pour lui montrer les photos et faire un conte rendu.

     

          Merci à tous et à dans quinze jours pour la suite.

     

            DELPECH Thomas.

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    # 02 novembre 2007 : DELLUC Marc, DELPECH Thomas, ESCURAT Nicolas, HARIELLE Bruno, LAFFORGUE  Damien, Voyou

     
          Nous voici de nouveau réunis à la fontaine du conte afin de poursuivre notre quête aquatique! Cette fois il y a du renfort et de l’ambition puis ce que nous pensons pouvoir ressortir dans de l’exondé après quelques mètres ? Le rituel de la mise en kit effectué, nous quittons Nicolas qui à son grand désespoir doit retourner au travail.

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    L'équipe de soutien.

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    Bruno, Marc et le cul de Damien.

     

         La progression est plutôt aisée car dans la semaine Alban est venu effectuer un tir. Celui-ci ayant supprimé la dernière étroiture.

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        Me voilà enfin prêts grâce à l’assistance des copains. Une vérification globale du scaphandre et du matériel, tout est ok. Cette fois, il est prévu une plongée de deux heures, mais aussi la sortie du reste de l’équipe car la dernière explo fut plutôt fraîche pour les assistants ! Je mets en marche l’appareil photo et me lance en terrain connu. Je mitraille tant que possible avant que le coté obscure de la flotte ne l’emporte.

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    Départ du S1.

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    Concrétions subaquatiques.

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    Miroir de surface, sortie du S1.

         Le S1 est franchit sans encombre et je me décarcasse pour transférer le matériel dans l’exondé. Premier incident une banquette cède sous mon poids et je bois une bonne tasse, de plus je me blesse légèrement la main droite. Me voici devant le S2 qui est connu sur 25m, d’après mes observations précédentes le siphon devrait rapidement remonter. Mais comment prévoir l’inconnu ? Bon, on ne sait jamais je me suis munis de 100m de fil au cas ou.

         Je parcoure rapidement les 25 premiers mètres, je raboute le dévidoir sur le terminus, je n’oublie pas les copains dehors, deux trois photos. Et en avant pour l’inconnu qui devait être théoriquement court ! Cela fait 60m que je progresse dans cet univers magique ponctuant ma progression de flashs. Dans un virage, une énorme dune d'argile s'effondre devant moi ! La visibilité est instantanément réduite à zéro.

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    La dune que l'on devine au fond.

    Mais bon maintenant le spectacle est grandiose une section relativement confortable, des centaines de concrétions du sol au plafond, une portion rectiligne de 25m avec 25m de visibilité, bref que du bonheur.

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    Départ de 25m rectilignes.

        J’arrive dans une partie plus en forme de laminoir dont le sol est couvert devinez de quoi, et le plafond vêtu de fistuleuses! Admirable travail de la nature. Je sors quelques mètres plus loin dans une cloche au détour d’un cingle. Le passage est délicat car de grosses stalagmites obstruent de moitié le conduit. Le point sur
    la conso et j’abandonne cette alcôve de calcaire.

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    Fistuleuse.

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    Concrétions dans la cloche.

        Je déroule, je déroule et n’aperçois toujours pas la sortie, le dévidoir se vide à vue d’œil, put… c’est trop bête, je ne sortirais pas encore ce coup-ci !!! Et puis le réseau tourne sur la gauche 90m s’affichent au compteur, une montagne d’argile devant moi, je la contourne par un chenal étroit en passant à l’égyptienne. Enfin une salle s’offre à moi, il était tant car il ne reste plus que 5m de fil ! La joie doit se lire sur mon visage.  Mais je reviens vite à la réalité et commence la mentalisation du retour de 170m dans la touille totale!

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    Salle de sortie du S2.

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       Bon, je pose le matériel et me déséquipe. Le reportage commence. Premièrement la salle fait 1 à 1.2m de haut et de 4 à 10m de large sur 10m de long. Je me hisse tel un proté échoué sur le bord argileux et découvre une trémie de blocs soudés entre eux par le temps. A travers ceux-ci je distingue une suite possible mais un sérieux régime et à prévoir ! Bon je redescends dans le lit du ruisseau et me dirige vers l’amont. Un ancien planché stalagmitique suspendu au ras de l’eau créé une voûte mouillante. Je décide de crier pour voir si l’écho me répond ? Oui, il y a du vide et du volume juste derrière, je décide donc de tenter le passage en apnée ayant un peu la fainéantise de porter le matériel ! Un, deux, deux et demi, trois et me voilà 3m plus loin dans une autre salle de 4m² au pied d’une cheminée ! Super, mais là je ne tente pas le diable et reste sagement au sol car je suis couvert de glaise. L’escalade serait périlleuse mais je vois sur 6 à 8m en hauteur.

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    Escalade à faire.

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    Au pied de l'escalade, le sol lavé.

       Je vais voir la suite, pas de chance le passage et relativement étroit, un gros éboulis bloc le passage en exondé et un dépôt d’argile de 40cm obstrue partiellement le noyé ! Avec du temps et une bonne pelle US le franchissement devrait être possible. Je sonde avec les pieds en avant mais il n’y a pas de poche d’air intermédiaire, je creuse un peu à la main et pense d’un coup au retour !!! Et oui abruti tous ce que tu lèves va suivre le cours de l’eau!

        Résolus, je repars au matériel prends l’appareil photo et officie pour mes collègues. Je repasse une nouvelle fois la voûte très mouillante et me prépare pour le retour. Avant de partir je me filme et explique la configuration de la pièce et en plaisantant je dis « si je ne ressors pas une bise à ma mère et à mon fox ».

        Je replonge, dans ce bain d’argile comptant les dizaines de mètres et baissant la tête de crainte de me cogner. Par malheur, et je m’en excuse pour les générations futures, il manque quelques fistuleuses au plafond, car ne voyant pas ou j’allais, il fut difficile d’anticiper ce passage. C’est long, mais le moral est intacte, ça y est je butte sur quelque chose, analyse, des concrétions ? Je comprends en une fraction de seconde où je suis. Je me trouve à 2m de la cloche, marche arrière et je sors à l’air semi libre. Une petite pose et je repars, long, très long et la délivrance lorsque j’arrive à la jonction des fils ! Je sais où je me situe et la "maison" est proche. Je sors dans l’exondé du S1 et re franchis celui-ci.

        A l’arrivée personne, je pose les blocs et ressors comme convenu après 2h15. Il fait nuit noir, l’odeur de l’humus, les étoiles qui brillent quel bonheur ! Tout le monde accoure alors, alors viens au chaud près du feu nous raconter. Ah ça réchauffe le corps et le cœur cette flambé champêtre. Un bilan rapide est dressé, mais il est tant pour Bruno, Damien et Marc de ré enfiler les combinaisons mouillées par des températures proches de zéro voir moins ! Merci, merci les gars d’aller courageusement chercher mon matos car moi je suis rincé !

        Je pars me changer et rejoins Nicolas resté auprès du feu ; Les théories et les explications vont bon train. Puis le propriétaire vient gentiment aux nouvelles. Trente minutes plus tard, la dream team ressort avec les kits, rapidement ils vont se changer et à mon grand regret personne n’a le temps pour aller ensemble caser la croûte. Les copines, femmes et autres rendez-vous n’attendant pas. Nous éteignons le feu et par la même occasion nous clôturons la séance.


        Merci encore une fois à l’équipe et à tous les acteurs de cette aventure qui je l’espère n’est pas finit.

    Fontaine du conte

    Nature morte!

    Photos DELPECH Thomas

     

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    Croquis d'exploration.

    Profondeur des siphons: S1= -2m ; S2= -3m.