• Gouffre de la Berrie

     

    Gouffre de la Berrie

     

    Commune de: Catus, LOT 46

    Coordonnées : 1° 18’ 50,7’’ E ; 44° 32’ 38,9’’ N

    Altitude : 180m entrée du gouffre

    Type de sol : Calcaire J9b Portlandien.

     

    Gouffre de la Berrie

    Puits d'entrée.

    Photo Bernard LAFFAGE.

    # 18 Septembre 2010: BESSON Clément, BESSON Michel, BOUCHET Michaël, CAYRE Bruno, COUDERC Jean-Luc, DELPECH Thomas, FERCHAUD Jean-Philippe, IGNACIO Roberto, MAGDELAINE Joël, MIQUEL Jean-Jacques, Voyou

     192m de 1er dont 0m sous l’eau, -7.6m, 25 min ttp, 210min ttst

     

                 Rendez-vous au lac vert près de Catus, puis direction le gouffre de la Berrie.

           Nous passons pratiquement 30’ à potasser les cartes IGN, les topos et autres cartes géologiques afférentes à différents réseaux que nous explorons. Michel a déjà préparé un palan afin de descendre le matos et surtout de le remonter plus facilement en plein vide.

           Pendant ce temps, je me prépare ainsi que le matériel de plongée. Puis Jean-Jacques m’explique comment positionner et utiliser la balise que je conditionne dans un bidon de 6 litres.

           Tout est prêt et nous sommes "au bord du gouffre". En descendant, j’équipe en double. Le puits est somptueux, sa forme de cloche donne une perspective de l’ensemble depuis le départ jusqu’au font. Je prends pieds et cherche un endroit pour "planter" le camp. Mais rapidement le matériel afflue et je dois faire des allez retour entre le départ du siphon et le sommet du cône d’éboulis centrale. Puis Michel et Clément arrivent, je me change et ils m’aident lors de l’équipement dans le tout petit départ du siphon.

           Je pars charger de 3 blocs de 6l, un bidon de 6l et 100m de fil, le tout à l’anglaise. Le S1 est équipé, mais le fil est sous 50cm de sable par endroit ! Je mets 9’ pour parcourir les 180m tout en ayant rééquipé certains passages. Je laisse une bouteille et pars dans le canyon exondé. Le sol et les parois sont couverts d’argile. Au bout de 80m, j’arrive à une trémie qui m’oblige à emprunter un shunt rive droite (sens du courant). Une jolie petite cascade de 1m me permet de me laver !! S’en suit un passage sur baissé en conduite forcée goujonnée. Puis je retrouve le conduit principal et le S2. Au passage, deux vis de traverse de chemin de fer seront retrouvées !! (Toujours le même pollueur !!). Comme s’il n’y avait pas assez de cailloux et de becs rocheux !!?

           Au S2 pas de fil en vue, donc je récupère un gros caillou et arrime mon fil. 5m plus en avant, je retrouve le départ avec l’étiquette zéro. Donc, je rembobine afin de ne pas gaspiller du fil pour rien. Après 35m, le boyau (dans lequel une strate regorge de fossiles) se sépare en deux. A droite bouché par une trémie donc direction à gauche toute. Le fil est fracassé, je répare et trouve un plomb dit largable (c’est du grand n’importe quoi il y a des rochers partout autour !!). J’arrive sous la trémie, et juge le passage plus que franchissable malgré le "mikado" de blocs. Je dégrafe le cul des bouteilles, une devant, une derrière et attache le bidon de 6l positif sur celle de devant se qui la tire vers le haut. Super. Je me mets sur le champ et passe sans rien toucher !! Je sors dans une salle d’éboulis qui ne craint absolument rien. J’escalade le talus et arrive au sommet de la trémie.

         Super, la salle fait 15m de long pour 6m de large et 6m de haut ! (Rien à voir avec le récit du dernier explorateur qui annonce 40m de long pour 15 de large et 15 haut !!!!) Quatre départs ! Mais avant, je pose tout et monte dans un conduit de 5m qui me mène à +5m pour positionner la balise. Ensuite, un départ au plafond 1.5m de diamètre à +6m, l’actif avec une belle cascade de 3m et pour finir un réseau supérieur au S2 que j’explore sur 10m et +7 à 8m. Arrêt dans une mini salle active avec gourds et concrétions, sans suite.

          Au fur et à mesure, je prends la topographie. Surprise, au pied de la cascade dans un rocher, je dégage une moule géante fossilisée de 25cm de long pour 10cm de diamètre au plus gros !!! Je la remise dans le bidon étanche puis étudie l’escalade de la cascade. A vue d’œil, elle débite 100l/s. Je l’attaque par la gauche avec une portion en dévers négatif !! Rapidement je parcoure 163.5m tout d’abord en conduite forcée, puis en méandre vertical type trou de serrure inversé (5m de ↕ pour 2m ↔). Tiens un croisement fossile/actif !! Le fossile remonte de +7m avec une pente à 40° (40°la pente hein pas la flotte !!), arrêt sur trémie de blocs calcifiés. L’actif mène au S3 qui doit être court mais profond (4 à 5m).

         Demi tour. La cascade est un peu délicate à la descente. Je m’installe confortablement sur une grande dalle et attends 45’ avant de couper la balise. Je décide de ne pas repartir plonger le S3 car la monté et la descente de la cascade avec les bouteilles serait trop hasardeux. Quand même à un moment je me dis que je peux tresser une corde avec du fil d’Ariane pour monter le matos mais bon il faut bien en laisser pour la prochaine fois !!!

          Donc le retour se déroule sans encombre mais avec une moule fossilisée !! A la sortie du S1, je récupère plein de bouteilles en verre et en fait un tas afin de les remonter ultérieurement. Les copains remontent le matos puis je remonte ma carcasse tout en déséquipant.

         Bilan positif pour moi, par contre Jean-Jacques n’a pas put capter le signal balise ! Et pour cause, elle porte à 50m maximum de profondeur et règle n°1 ne pas se fier aux comptes rendus de "mister vis de traverse" qui dit "La salle, 15m de haut donc le plafond doit être proche de la surface !!!! ". Et oui, le lendemain, je reporte sur une carte IGN la topo existante plus la mienne et la salle se trouve à 85 voir 90m sous le causse !!!!!

         Enfin, du bon boulot viens d’être réalisé, mais il faut revenir pour poursuivre. Puis nous nous quittons le sourire aux lèvres !

         Sur le chemin du retour un sms !? La mère de Benjamin, un de mes élèves m’annonce son décès à tout juste 20 ans. Cela faisait quatre ans que courageusement il se battait contre cette terrible maladie qu’est la leucémie. Donc l’accord de sa mère, je décide de lui dédier cette exploration et de baptiser la cascade "Cascade Benji" en sa mémoire. Cette cascade si vivante et tumultueuse apporte la vie dans la vallée ! Le symbole est donc un beau "pied de nez" à cette maladie ! Non !!!?


     

    # 02 Octobre 2010: BESSON Clément, BESSON Michel, DELPECH Thomas, MAGDELAINE Joël

            38m de 1er dont 38m sous l’eau, -17.4m, 33 min ttp, 240min ttst

     

            Nous sommes en équipe réduite ! Rapidement Michel et Clément installent le palan. Je pars avec 3x6L plus un kit avec tamponnoir, amarrages et étrier afin d’équiper la "Cascade Benji". Rapidement le puits est équipé et le matériel descendu. Puis les camarades partent travailler à la perte de Grafiole. Rendez-vous dans 5 heures !

           Le parcours jusqu’à la salle n’est que formalité. Arrivé à la cascade je me déséquipe et une pensée pour Benjamin m’envahit. J’avais promis à sa mère des photos de ces lieux mais je n’ai pu avoir d’appareil ce jour là. J’escalade avec mon kit et après 15’ tout est prêt. Je range et descends chercher le matériel de plongée que j’attache au dernier barreau de l’étrier. Je hisse le tout et me ré harnache, direction le S3. Certains passages sont pénibles avec les bouteilles. Au détour d’un méandre, je m’arrête inspecter des dépôts de cailloux noirs teintés au manganèse afin de déceler d’éventuels matériels archéologiques. Mais RAS !!! Nous sommes vraiment loin des pertes.

           J’arrive au S3, et récupère dans le fossile un caillou pour m’en servir d’amarrage. Je pose une plaquette à l’entée du S3 et c’est partit ! D’entrée, 3m de profondeur, virage à droite -9 j’attache le fil à un bloc car la section est lisse et le sol recouvert de sable. "Ça sent pas bon pour le suite me dis-je !!". Virage à gauche -13 puis -15, le sol rejoint presque le plafond et il reste tout au plus 45 à 55cm pour passer. Le conduit fait 2m de large, le sol est une succession de dunes inclinées à 45°. Je vois jusqu’à -25m. Je me tâte, car je n’y vois rapidement plus grand-chose avec l’argile qui se décroche du plafond. La visi passe de 10m à 0.5m. Allez je passe une dune, mais il y en a encore quatre avant d’arriver au fond ! Je sens que je me fais enterrer le flanc droit ! Une bouteille a déjà disparu sous la silice ! J’arrête et me dégage ! Puis je coupe le fil et remonte à   -15m pour faire le clair. La cote -17.2m a été atteinte à 38m du départ. La topo sur l’ardoise et des images plein la tête, je ressort dans un pseudo black-out.

           Ce puits en colimaçon est à revoir après une période de fortes crues, mais pour moi il reste trop dangereux de poursuivre.

           Je ressors tranquillement en déséquipant la "Cascade Benji" et le P35 d’entrée après 4 heures sous terre. Le reste du matériel est remonté en une fois par Clément et moi et je peux vous dire que ce ne fût pas de tout repos !

     

            En conclusion purement spéléologique, la jonction avec le réseau du château de Vilary tout proche n’est pas pour aujourd’hui. La possibilité de remonter la rivière souterraine vers les pertes Del Cat et de Grafiole semble fortement compromise. La déception se lit sur les visages mais bon, nous avons presque doublé le développement du réseau. Il ne faut quand même pas trop se plaindre !!

            Plus personnellement, je reviendrai pour tenir ma promesse et immortaliser ces lieux.

            Merci à tous les participants et à bientôt sûrement à Bardalie ou au château de Vilary !

     

    DELPECH Thomas.

     

    Gouffre de la Berrie

     Groupe Spéléo Immature

     

    Gouffre de la Berrie

    Filaire de la première en 3D.

     

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