Thémines 2010

Thémines 2010

Commune de: Thémines, LOT 46

Coordonnées : 1° 49’ 48’’ E ; 44° 44’ 19,6’’ N

Altitude : 290m

Type de sol : Calcaire J1 Bajothien.

Ruisseau avant les pertes.

Perte terminale.

# 18/07/2010 :   DELPECH Thomas, FERCHAUD Jean-Philippe, MIQUEL Jean-Jacques, SAUTEREL Laurent.

13h à 20h -> TTST= 7 heures ; 4 personnes pour 5 kits

    Nous nous retrouvons à Thémines pour effectuer une mission de repérage et de préparation pour les explorations prévus cet été.

      Le but est de connecter le réseau pré S1 AGA avec le réseau post S1 en shuntant le siphon.

     La préparation faite et l’équipement conditionné, nous nous dirigeons vers la perte de l’arche. Celle-ci est partiellement bouchée par des branches, souches et autres détritus !! Le "ménage" terminé, l’expédition commence.

     Nous sommes les premiers de la saison car le sable ne porte aucune trace, de plus certains équipements sont détruits. Le parcourt est vite réalisé et nous voici devant le S1. Enfin presque car Philippe daigne se mouiller et reste 300m avant le camp de base. Je m’équipe pendant que Laurent et Jean-Jacques visitent un diverticule supérieur qui ne donnera rien. Les deux compères rejoignent Philippe et vont se placer à la trémie. Jean-Jacques a une corne de brume et moi un sifflet afin de se localiser par voie sonore.

     Je franchis le S1 tout en réparant le fil qui a fortement souffert au contact des lames d’érosions. Puis la "joie" de retrouver l’argile !!! Bref, je me dirige vers le passage que m’avais indiqué Emeric l’an passé. Je parcours cette diaclase sur 150m avec quelques passages assez coton pour arriver à la grande cascade du réseau principal ! Le tout sans avoir rencontrer de trémie !!??

     Je rebrousse chemin et dépose une corde de 12m prévue pour l’équipement en fixe de la cascade. J’en profite pour fureter et chercher un autre passage. Dans la partie la plus aquatique, je remarque un conduit supérieur et m’y engage. Enfin, j’essaie de m’y engager car ce bout d’escalade se fait dans l’argile. Je creuse à la main des prises de pieds mais le premier essai se termine dans l’eau "j’ai glissé chef !!". Le second sera le bon mais ce fût chaud ! Le boyau est rapidement parcouru malgré un passage en voûte mouillante. Ça y est, la voilà cette fameuse trémie !!. J’écoute ! Rien ! Donc je siffle encore et encore dans tous les coins et recoins pendant près de 30 minutes. Je me fais même piéger dans un passage descendant entre plafond et argile. Impossible de descendre trop étroit et quasi impossible de remonter trop glissant. Avec ma combinaison néoprène et les efforts pour s’en sortir, j’y laisse une énergie inimaginable. Pinaise, cette jonction semble improbable !! J’en est marre, je rentre.

     Je ressors et remballe le matériel. Laurent vient gentiment m’aider à sortir les kits. Nous retrouvons les deux marins d’eau douce qui n’ont pas voulu se mouiller pour venir !! Puis nous sortons tranquillement avec un sentiment d’échec !!

# 17/08/2010 1^er vague : BEAUCHERON Emeric, DELPECH Thomas, FERCHAUD Jean-Philippe, MIQUEL Jean-Jacques, SAUTEREL Laurent, SIRIEYS Laurent, VERLHAC Michel.

10h à 01h -> TTST= 15 heures ; 7 personnes pour 10 kits

# 17/08/2010 2^eme vague :   BEAUCHERON Emeric, CABRIT Eric, DELPECH Clémence, DELPECH Thomas, FERCHAUD Jean-Philippe, MIQUEL Jean-Jacques, SAUTEREL Laurent, SIRIEYS Laurent, VERLHAC Michel.

10h à 01h -> TTST= 15 heures ; 9 personnes pour 10 kits

140 mètres de 1^er et 8 heures post siphon

       La veille nous avons préparés tout le matos pour trois plongeurs ainsi qu’un supplément de 100m de fil sur un deuxième dévidoir pour finir l’équipement de S4.

Ah! Tu fais le barbeau!

Et ben tiens on te colle ça!

     De bon matin, nous faisons route vers Thémines où nous attendent Laurent SAUTEREL et Michel VERLHAC. L’équipement est jovial et les conditions météo optimales. J’ai un peu l’impression que nous nous sommes quittés hier alors qu’une année s’est écoulée !!!

     Nous sommes chargés, 7 personnes pour 10 kits. L’entrée des pertes a été nettoyé ce qui facilite le passage.

Equipement de Thomas et Michel.

      Tout ce déroule bien lors du convoyage sauf quand Laurent SIRIEYS se perd en entraînant toute la troupe avec lui ! Pendant ce temps avec Emeric nous nous demandons ce qui ce passe car nous avions pris un peu d’avance !!?? Lors du passage supérieur dans la boue, je trouve une antique poignée avec une pédale ! Reliquats d’aventuriers peut être "immatures" qui auront perdus du matériel précieux ! Pour finir, juste avant d’arriver, oh lalalala chute chute dans le peloton !! Notre Jean-Jacques nous gratifie d’une cascade, triple loops piquet, roulade, double axel et même pas mal (ou pas trop !!) !!!

      Arrivés au S1, nous déballons et préparons nos scaphandres. Deux blocs chacun dont 1 sur Emeric et 1 sur Laurent qui me sont destinés au S4. Nous donnons rendez-vous à l’équipe pour 23h car nous prévoyons 10h post siphon.

La team rockette.

     Emeric passe le premier suivi de Laurent et je ferme la marche par politesse car après le premier passage il y aura zéro visibilité à cause de l’argile !!

Sortie S1.

      Ça y est, nous y sommes "l’enfer de l’argile" !! Déjà à l’aller nous nous enterrons jusqu’à l’entre jambe ! Je n’ose imaginer le retour !! Nous quittons Laurent qui part essayer de faire la jonction sonore avec les autres pendant qu’Emeric et moi allons équiper la cascade de 8m (ressaut selon Laurent !). Au passage, je récupère la corde déposée en Juillet. Emeric équipe aux petits oignons la chute d'eau, puis nous descendons. A ce moment nous entendons les râles de Laurent qui arrive péniblement dans ce dédale d’argile ! Emeric part lui donner un coup de main pendant que je me dirige vers le S2 dont le niveau est 50cm plus bas que l’an dernier. Tout le monde se prépare et nous défilons dans l’ordre E L T ! A l’issue de 50m sur les 80 de l’an dernier, nous émergeons. Mes deux compères posent une bouteille chacun et préparent le matos topo. Après 350m, nous équipons le shunt S3 avec une corde pour faciliter la monté mais aussi la descente ! Puis 50m plus en avant nous voici au S4.

Préparation des bouteilles.

Vasque du S4.

      Maintenant ravitaillement et préparation de mes 4 blocs. Laurent et Emeric doivent topoter l’inter S2/S4 pendant que je plonge. Juste avant le départ, grosse erreur que je payerai 1h30 plus tard, je bois deux grosses gorgées d’Orangina !! Puis Laurent me passe mes deux relais plus les deux dévidoirs. Ça y est, je pars ! La visi est de 1.5m à 2m. Rapidement, je parcoure les 185m que je connais déjà en peaufinant ou refaisant les amarrages du fil afin d’éviter les sections pièges et surtout assurer un retour serein !! En arrivant à 175m, mon fil n’est plus en place, de main droite, il est main gauche !? Ha !? Sur le coup, quand j’arrive en haut du pent incliné, je me dis que quelqu’un a plongé entre temps. Je bénis les délateurs proches de la commandanture du CDS46 !! Mais il n’en est rien, le fil est simplement détaché (pour la guestapo ça leur a pas fait de mal d’en prendre un peu pour leur petit grade) ! Je raboute le dévidoir du Christian et récupère ma plaquette de l’an dernier.

      Le boyau s’offre à moi, je pense faire surface rapidement car je suis à -2m. Mais il n’en est rien ! Le conduit 3m ↔ pour 2m ↕ serpente mais ne veut pas s’infléchir vers le haut. A 275m, l’eau change de température (plus chaude) et la visi tombe à 0.5m !? Je suis le chenal centrale sur creusé dans l’argile, puis plus de fil ! Pinaise déjà 100m de déroulés !! Je cherche une paroi pour réaliser la jonction avec mon dévidoir de 350m en 3mm, mais Murphy surgit ! Le fil a sauté du dévidoir et je n’arrive pas à le remettre en place. Des fois, on se demande comment des emmêlages pareils peuvent se créer tout seul !!?? Le chrono tourne, je perds 8min à réparer, puis repars. Le siphon replonge et je ne vois plus rien à part le sol ! La cote -8 est atteinte, je tourne en rond sans trouver la suite. Le sol est jonché de détritus et de débris de bois ! Il doit y avoir une probable connexion avec une autre arrivé d’eau, rivière première ou autre perte ??? Je décide donc de tenter ma chance vers le plafond. Je butte sur des margelles argileuses puis émerge dans une salle de décantation de 25m de long pour 4m de large et maximum 1m de haut sans pouvoir prendre pieds.

      Je fais le point avant de tester l’air. RAS, j’attache le fil et pose un Δ. Aucun départ n’est visible, la cote 325m est atteinte avec un point bas à -18m. Le retour se fait main sur main en aimant très très fort le fil !! Quelques poissons et écrevisses me rentrent dedans, la lumière leur rappelant peut être des souvenirs lointains !!??

      Bref, j’émerge après 1h10min de plongée et retrouve le duo qui vient juste de commencer la topo. Mais, je ne suis pas au mieux, l’Orangina me travaille les tripes et je dois faire des poses pendant que papy BEAUCHERON a du mal à lire le compas !! Arrivés au S2, je fais un calcul rapide 378m entre S2 et S4. Wahoouuu 378m pour 400m estimés. Trop fort le Thomas!!!!

Laurent prenant la topo dans l'inter S4/S3.

     Nous repassons le S2 et enchainons avec l’escalade et le bouquet final !! Une séance qui me fait "plaisir", Emeric et Laurent vautrés dans la boue et l’argile qui en chient un max !! Ha ha, je ne suis pas le seul !! Non sans rire avec tous les passages l’argile s’est ramolli et nous sommes comme trois gorets à essayer de s’en sortir. L’hyperthermie ainsi que les déchirures musculaires nous guettent ! Nous sortons du S1 après 8h30 post siphon puis nous mangeons et refaisons les kits.

    Nous sommes tous les trois heureux de cette plongée et d’avoir partager ces moments. Comme nous avons de l’avance sur l’horaire, il n’y a personne au rendez-vous. Nous décidons donc de gagner tranquillement la sortie. Arrivés à la rivière première, nous croisons la troupe avec des renforts et des vivres. Ça fait plaisir de revoir du monde !! Puis nous nous quittons chacun de son coté (S1 pour le groupe extraction du matos et sortie pour nous). Nous sortons à 1h00 du matin fatigués mais satisfaits d’avoir fait avancer le réseau. 1h plus tard, toute l’équipe nous rejoint et nous partons tous casser une croûte chez Laurent.

      Evidement nous refaisons le monde jusqu’à pas d’heure, puis au lit !!

     Bilan, 140m de 1^er, un siphon de 325m franchi et que du bonheur !!! Par contre, vu les conditions de visibilité je n’ai pris que les axes principaux du S4 pour la topo.

Report AGA.

# 19/08/2010 :   BEAUCHERON Emeric, CABRIT Eric, DELPECH Clémence, DELPECH Thomas, FERCHAUD Jean-Philippe, SIRIEYS Laurent, Mathieu et Orlane.

10h à 20h -> TTST= 10 heures ; 8 personnes pour 8 kits

110 mètres de 1^er : 90m eau et 20m air

      Après un jour de repos, nous allons cette fois du coté de la Vieussens car l’AGA n’a plus grand intérêt !

      Nous sommes 8 pour 8 kits ce sera plutôt une promenade comparer à l’avant-veille ! La visite est toujours aussi sympathique ! Dans les marmites, j’attrape une truite fario qui n’est pas au mieux !! Arrivés au S3 de la rivière, je prépare mes bouteilles et le matos. Je pars léger car je pense ne pas pouvoir passer le S4 au vu des "emmerdes" de l’an dernier. Le but est donc de nettoyer les fils pour repartir sur des bases saines et en toute sécurité.

Préparatifs avant le départ.

     Je pose une plaquette au début du siphon avec le numéro de celui-ci, le nom de la personne qui l’a franchi et la date de l’exploration. J’arrive rapidement dans l’inter S3/S4, puis je me glisse dans le S4. Le fil de Philippe est décroché donc je sécurise. La jonction entre le fil de BERTOCHIO et le mien étant dépassée, je trouve de l’eau plus claire (1.5m de visi). Ensuite j’arrive à l’endroit où une "bobine" de fil est entourée sur un éperon rocheux. Je décide de tout arracher vers l’aval en enroulant le fil sur ma main jusqu’à revenir à un amarrage sur la paroi gauche. Je coupe tout et fourre le tout dans ma sur combinaison, puis je range et fait le point. Mission accompli !! Je peux largement continuer, donc je raboute mon dévidoir et pose une bouteille.

    Pour l’équipement, je décide de rester main gauche, 20m après, je butte dans un rétrécissement ! Le sol est en galets, je suis sur la bonne voie ! Je force le passage et émerge suite à 40 nouveaux mètres. Super, c’était inespéré ! Je note les cap et coordonnées puis je parcours 65m (dont 20 en voûte très mouillante) et arrive au S5. Je l’équipe en le franchissant et arrive bien entendu au S6 ! Je me trouve dans une salle haute (+12m) d’où Emeric est parti voici 20ans dans un réseau supérieur sur 400 à 500m. Au vu de l’escalade pour y parvenir, je préfère plonger !!! Le S6 est ponctué d’une cloche en son milieu, j’équipe main droite en m’appliquant au niveau des relevés et de la pose du fil. Tiens une carpe cuir de 30cm !! Une fois dehors, le S7 est proche mais je décide de m’arrêter ici. De plus, je ne sais même pas par où commencer ? Une diaclase à droite, tout droit ou 15m plus haut par l’exondé à la cime des coulés stalagmitiques !?

    Le retour se déroule sans encombre mais avec zéro visibilité. Nous nous retrouvons, certains sont frigorifiés. Mais le petit compte rendu que je distille leur réchauffe le cœur !!

Hiiii ça caille!

      Nous sortons après 10 heures sous terre et 3 heures post siphon. Le repas du soir donnant tout espoir de continuer l’exploration. Nous sommes ravis du déroulement du camp et du pied de nez fait à certains dirigeants omniprésents !!!

Photos Emeric BEAUCHERON.

# 04/09/2010 :   BEAUCHERON Emeric et Jawen, BESSON Clément, CABRIT Eric, DELPECH Thomas, FERCHAUD Jean-Philippe, MIQUEL Jean-Jacques, SIRIEYS Laurent et Théo.

9h30 à 20h30 -> TTST= 11h00 heures ; 9 personnes pour 13 kits

775 mètres de 1^er : 85m eau et 690m air

     Après 15 jours passés au téléphone pour tout prévoir et organiser, nous y sommes !! Hier soir, nous avons tout minutieusement préparé et conditionner. Le plan de batailles est en ordre, nous partons avec 8 bouteilles, des vivres, de la corde, du fil et le dévidoir entre les dents !!!

     Il est prévu 2.5 bouteilles pour Emeric afin de passer S3, S4, S5 et 6 pour moi. Mais chacun partira avec une charge de 4 bouteilles et un kit de matériel. Ça risque de frotter fort dans le S3 et S4 !!

     Enfin bref, nous nous habillons et répartissons les kits. Comme nous sommes en effectif réduit, Emeric Laurent et moi partons avec un kit sherpa. Donc double charge ! Le kit restant étant vite vide car il s’agit du matériel d’équipement du parcours pré S3. Le portage est long et fastidieux mais toujours dans la bonne humeur. Le Philippe râle un peu ou taquine Théo, mais c’est qu’il va bien !!!

     Nous voici devant le S3 et le grand déballage commence ainsi que les histoires, blagues et autres sketchs qui animent les préparatifs. A ce rythme, il nous faut bien une heure pour se préparer (je ne parle même pas des petits problèmes intestinaux d’Emeric !!). Pendant l’explo, le reste de l’équipe part revoir la galerie des écrevisses et se balader dans le réseau. Nous partons pour 5h post siphon. Quel "moment magique" Emeric se glissant dans les détritus et la mousse beige accumulés au départ de S3, le tout dans une puanteur morbide !! Je le suis avec 5 minutes de décalage afin de ne pas se gêner. Pareil pour le S4. Maintenant nous sommes dans l’inter S4/S5, je pose une bouteille et en récupère une sur Emeric. Le S5 n’est qu’une formalité et nous voila replongés 20ans en arrière. L’escalade, la fameuse escalade en libre !! Et bien au vu du mal que se donne le père BEAUCHERON pour monter, je me dis bonjour la descente sans corde il y a 20ans !!!!! Il équipe la monté, mais la vire terminale ne l’est pas car la corde de 20m est trop courte. Emeric se retrouve à +12m par rapport au niveau de l’eau. A mon tour, je pars mais avec 5 bouteilles. Je passe le S6 et retrouve Emeric 15m plus haut. Nous avons (surtout lui il est à moitié sourd !!) du mal à nous comprendre avec l’écho. Les coulés stalagmitiques sont superbes avec des débuts de draperies !!

     Allez, j’analyse et attaque le S7. Il se passe relativement bien, encore une fois je vois une petite carpe et plein d’écrevisses. Je pose une bouteille et par à la découverte. Un énorme bloc entrave le cours de l’eau au milieu d’une salle d’où arrive une cheminée. Emeric ne répond plus !? Donc soit il n’est pas là ou il n’y a pas de communication (la ligne est coupée chef !!). Le portage est long et pénible avec 4 bouteilles, le paysage change aussi de 12m ↕ pour 4m ↔ la section passe en pseudo conduite forcée de 4m ↕ pour 2m à 4m ↔ avec des coups de gouge gros comme des assiettes. Le spectacle est superbe, lié à la joie de la 1^er!! Mais tout cela finit sur un siphon et non la jonction espérée par Emeric entre Vieussens et rivière première ou AGA (à l’époque car maintenant que l’explo de l’AGA a bien avancée, nous ne pouvons avoir jonction ici).

     Le départ du S8 est assez pourri comme le S3, en plus il y a de grosses dunes de sable au départ. J’amarre le fil et engage le passage. Le fond n’est que limon et vase, il n’y pas de quoi accrocher le fil donc je cherche des cailloux pour le lester. Au bout de 15m, je butte contre une paroi à -2m ? Une fissure de 4m de long pour 35 à 50 cm de large remonte avec des bombés de paroi qui me font chercher le passage le plus large. Avec les bulles, la touille s’installe ! Je n’arrive pas à passer, une fois, deux fois…. Rien à faire !! Putain c’est trop con !! Je descends, arrime le fil et réfléchis. (Pour ceux qui me connaissent, ils savent que je ne lâche pas le morceau comme cela !!) . Et bien je ressors, pose les bouteilles dorsales et repars à l’anglaise pour forcer cet obstacle. Après 10 minutes, j’ai gagné 1m, je suis à -0.8m coincé à + de 1km du S3 dans un siphon de merde !!!! Je décoince les bouteilles et je défais mon casque qui est coincé !!! Mais mince ce n’est pas possible, c’est trop couillon, j’ai dut rater quelque chose !? Résigné, je me dis j’ai 3 blocs pleins, j’ai le temps de fouiller même dans le black out. Je veux en avoir le cœur net ! Je repars de mon dernier amarrage et reste au sol, je cherche les galets. La clef de chaque siphon du réseau Vieussens sont les galets !! Je stoppe, et regarde où partent les sédiments dans le faisceau des lampes. Sur ma gauche ! Je fais 10m et trouve les galets, je les suis et sors ce fichu S8 !! Franchement, je suis super heureux d’avoir insisté. J’ai perdu beaucoup de temps donc je ne continu qu’avec mes deux blocs.

    J’arrive au niveau d’une cascadelle et tout change. Le profil, la roche, la pollution (beaucoup de pneus, chambres à air et autre vieilles boites en alu…) A ce moment, je prends la décision de tout poser et de faire une pointe en reconnaissance. Et bien, je vais en avoir pour mon argent, 570m de galerie avec des concrétions, des shunts, des cascades, des marmites, des départs de 4m de diamètre, mais aussi du pneu, du fil, des poubelles, des chaussures….. Bref l’extase spéléologique de la 1^er (à part les déchets de pollution) ! De longs passages se font à la nage et je regrette mes palmes. Enfin le bouquet final, la salle du S9 ! 60m de long, 20 de large et 6m de hauteur !!!! Une vasque de 15m de diamètre avec une énorme coulée blanche tombant du plafond.

    Je repère 4 départs exondés dans cette zone. Le retour se fait au pas de charge mais j’ai du mal à progresser à cause du contre courant. Je récupère mon matériel et range l’ardoise topo. Sortie du S8, je laisse les deux bouteilles déposées précédemment et préfère faire deux tours. Sortie S7, je retrouve Emeric qui film. Il me dit qu’il a fait 400 à 500m dans les galeries supérieures, des poissons pourrissent dans les marmites à +15m !!!

     Enfin, chacun reprends son chemin et j’arrive le premier à l’inter S6/S5. Emeric arrive par les plafonds et l’illumination est très esthétique. Nous cassons une petite croûte puis direction la sortie. Au milieu du S3 je m’arrête pour chercher un éventuel départ pour expliquer l’arrivé d’eau froide, mais rien de probant. A partir de là, petit exercice ! J’éteins tout et rentre à l’aveugle sur plus de 60m. Evidement le port du casque est obligatoire pour ce genre de pratique (les enfants n’essayez pas de refaire cela à la maison !!!). Ça y est 4h30 après notre départ, nous retrouvons "l’autre monde" !! Évidement tous se caille, mais nous avons frappés fort !!! La joie se lis sur les visages !!

    Maintenant restauration et remballage et direction la sortie.

     Ce soir, s’est l’anniversaire de Laurent et Théo, quel beau cadeau 20ans après non !!?? Bien sur, méga repas de fête autour du barbecue et bien sur une partie de "troud" mémorable ! Personnellement, je suis heureux et déçu ! Heureux du boulot accompli et des moments partagés, mais déçu que ce soit terminer et qu’il faille attendre 1an !!

     Encore une fois merci, vraiment merci à tous pour cette belle aventure des temps modernes !!! Bises et n’oubliez pas : "oh lalalalal la spéléo, la spéléololo"

DELPECH Thomas

Groupe Spéléo Immature

Pour cette partie, nous n'avons plus de photos car Emeric s'est fait voler son ordinateur à la Réunion juste après.

Report partiel Vieussens.